AgroParisTech présent au Salon International de l’Agriculture depuis près de 50 ans !
15 février 2024Si le Salon International de l’Agriculture fête en 2024 sa 60e édition, la collaboration avec AgroParisTech date quant à elle de 1975. Comment cette collaboration est-elle née ? Pour en savoir plus, rencontre avec Jean Champagne, alumni d’AgroParisTech (promo 74) qui est à l’origine de la présence de l’école au Salon.
Un étudiant avec de la suite dans les idées
Pour comprendre comment Jean Champagne a pu être à l’origine de la collaboration AgroParisTech- Salon International de l’Agriculture, il fautcomprendre son parcours et ses débuts :« Je viens d’un milieu très modeste, d’une famille d’agriculteurs : j’ai été le premier dans ma fratrie à suivre une scolarité « longue » (mes frères ayant été à l’école jusque 14 ans), les professeurs m’encourageant à continuer car j’avais de bons résultats scolaires. Chemin faisant, bon élève et intéressé par les thématiques liées aux « eaux et forêts », j’aicontinué mes études en m’orientant vers une classe deprépa puis en intégrant AgroParisTech (anciennement INA-PG) : je suis entré en septembre 1974 sur le site de Grignon !
Venant du milieu d’où je venais, je me sentais très « plouc » au milieu d’élèves qui sortaient parfois de lycées prestigieux. Fin 1974, j’entends parler pour la première fois du « Salon International de l’Agriculture » qui allait avoir lieu début 1975 : cette semaine de Salon correspondait à une semaine de congés pour tous les étudiants. La grande majorité des étudiants de l’époque partaient aux sports d’hiver à ce moment-là mais moije n’en avais pas les moyens. J’ai donc vu, à travers l’évènement, l’opportunité de travailler et de me créer un réseau professionnel en participant au Salon. »
Donner naissance à une collaboration pérenne avec les moyens du bord
Jean Champagne commence alors à se renseigner sur les modalités de participation au Salon – qui déjà à l’époque permettait de retrouver dans un même lieu (Porte de Versailles) des professionnels, des institutions, des entreprises concernés de près par l’agriculture dans une France plus rurale -, il se rend compte lors de ses recherches que le salon avait des accords avec une autre école (anciennement ESITPA – devenue UniLaSalle), leurs étudiants travaillant notamment sur le Salon. Il se demande alors : et pourquoi pas AgroParisTech ? C’est par cette question que tout a commencé.
« Je suis allé voir notre directeur de l’époque, Monsieur Jacques Delage, qui m’a encouragé à une prise de contact avec les organisateurs du Salon : le commissariat de l’époque m’a envoyé la liste des 500 exposants. J’ai adressé un courrier manuscrit à chacun d’entre eux avec des enveloppes et des timbres fournis par l’école, leur demandant de bien vouloir nous « embaucher » cette semaine sur leur stand. J’ai eu les premiers retours avec quelques propositions d’emplois : j’ai alors organisé une réunion en amphi pour pouvoir communiquer aux étudiants intéressés les propositions d’emploi et la marche à suivre. »
A sa grande surprise, une centaine de curieux se déplacent ce jour-là ! Et une cinquantaine souhaitent postuler : « nous avons tiré au chapeau l’ordre d’attribution aux postes proposés, des postes qui étaient très hétérogènes, plus ou moins bien payés, plus ou moins intéressants. Pour ma part, j’ai décidé de choisir mon poste, compte tenu de mon engagement, et de travailler cette semaine-là pour l’entreprise John Deere*. »
* John Deere est une marque de la société américaine Deere & Company, dont le siège est situé à Moline (Illinois), spécialisée dans la fabrication de matériel agricole et notamment de tracteurs, moissonneuses-batteuses, ramasseuses-presses, ainsi que du matériel d’entretien des espaces verts et des équipements forestiers.
AgroParisTech et le Salon International de l’Agriculture, d’hier à aujourd’hui
Cette initiative a été le point de départ, dans les années qui ont suivi, d’une organisation de plus en plus coordonnée de notre participation au Salon avec la création d’une Junior Entreprises qui dès son début était dédiée aux étudiants et gérait aussi bien le recrutement que la rémunération des « stagiaires ».
Aujourd’hui, c’est l’association AgroSIA, une association composée d’une dizaine d’étudiants en deuxième année, qui a pour mission principale d’organiser les stages des étudiants d’AgroParisTech lors du Salon International de l’Agriculture.
Leur rôle consiste à démarcher des exposants, se poursuit avec l’attribution des postes aux étudiants, la vérification et la correction de leurs conventions de stage, la gestion de leur hébergement, et après le salon, le contrôle des rémunérations. C’est ainsi qu’aujourd’hui, près de cinquante ans après la naissance de cette collaboration, plus de 500 étudiants d’AgroParisTech participent activement au Salon International de l’Agriculture.
L’engagement de plus en plus fort des étudiants au fil des années, Jean Champagne l’a aussi constaté.
« Je suis heureux de voir, quand je déambule sur le Salon (et j’y vais encore très régulièrement) une si forte présence d’étudiants d’AgroParisTech : ils sont partout ! Et je ne sais pas si j’aurais imaginé ce dénouement là lorsque j’ai lancé les choses, en 75. Ce qui est sûr, c’est qu’il est fondamental pour tout étudiant de notre école de tenter l’expérience : c’est un lieu qui accueille tant de professionnels, cela nous permet d’avoir une vision plus globale de l’avenir auquel l’on peut aspirer, c’est assez exceptionnel dans un parcours académique. Ma carrière j’ai pu la choisir aussi à partir de cette expérience, en travaillant d’abord à l’étranger, puis en devenant coordinateur au niveau national des Réseaux d'Innovation et de Transfert Agricole pour ACTA (Association de coordination technique agricole). »